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Au salon de défense Army 2018 qui s’est tenu du 21 au 26 août près de Kubinka, non loin de Moscou, il n’était nul besoin d’être James Bond pour être impressionné par l’éventail de matériel exposé majoritairement par l’industrie et l’armée russes. Des nouveautés – parfois remarquables – parsemaient les pavillons et les zones d’exposition en plein air. Quant aux démonstrations dynamiques, la passion des Soviétiques puis des Russes pour les images fortes n’a pas failli à la tradition…
 

L'UBIM, impressionnant engin de génie conçu pour évacuer tout obstacle placé sur l'itinéraire d'un convoi (photo : Army Recognition / Alain Henry de Frahan)

L’UBIM, impressionnant engin de génie conçu pour évacuer tout obstacle placé sur l’itinéraire d’un convoi (photo : Forces Operations / Alain Henry de Frahan)


 
Le vaste Parc Patriote est aménagé sur un ancien champ de tir dont la fonction a été transférée à quelques kilomètres de là, au site baptisé Alabino. Il a de quoi impressionner tout visiteur lorsque cet espace d’exposition devient lieu d’accueil pour le salon Army-Technical Forum. Soit dit en passant, il semble que ce salon gagne en importance par l’absorption d’autres salons de sécurité ou défense qui se déroulent jusqu’à présent ailleurs dans l’immense Russie.
 
Nul besoin d’entrer dans statistiques officielles sur le nombre d’exposants et de matériels exposés pour pouvoir faire état d’une impression de masse, d’inventivité, de puissance, de polyvalence ou de spécificité ingénieuse selon les cas, etc. Le salon Army, cela « en jette » ! Dans tous les domaines car les matériels exposés vont du petit gadget jusqu’au missile nucléaire intercontinental.
 
En matière de véhicules équipant les forces aéroportées, on ne peut que rester sans voix en constatant l’impressionnant éventail de petits blindés, tous amphibies et parachutables, armés de diverses manières. En comparaison de cela, les armées de l’OTAN ne sont nulle part car, hormis les véhicules légers en dotation dans les unités régulières ou spéciales, le profil des forces déployables est celui d’infanterie légère. Ceci dit, pour pouvoir parachuter hommes et matériels, il faut disposer de la supériorité aérienne jusqu’au lieu choisi ; or, en matière d’interdiction de zone, « certains adversaires potentiels » des Russes disposent d’avions et de missiles plutôt efficaces…
 
Même constatation, en plus impressionnant encore, pour le matériel de génie : lié aux contraintes extrêmes des divers environnements de l’immense Russie, l’éventail des engins spécialisés permet de se passer plus ou moins aisément des routes et des ponts, infiniment plus que ce n’est le cas dans les armées occidentales. Un exemple parmi tant d’autres : l’UBIM est un char du génie doté d’un bras pivotant terminé par une puissante pince hydraulique destinée à évacuer toute forme d’obstacle à la progression d’un convoi : peu importe ce que l’on a entassé sur une route ou un chemin, l’engin l’évacuera aisément en quelques minutes, y compris s’il faut ensuite creuser ou combler le sol.
 
Faut-il construire un pont au-dessus d’une coupure humide ou un marécage ? Le génie dispose d’une unité compacte de scierie et d’un véhicule qui enfonce simultanément quatre piliers de bois. La variété des engins poseurs de pont ou transporteurs de pont flottant est également impressionnante.
 
En matière de déminage, de détection et de destruction d’IED à distance, les Russes disposent d’une gamme d’engins parfaitement adéquats.
 
Les actualisations de matériels anciens sont légion et paraissent pertinentes. Les délégations militaires étrangères, principalement issues de pays à faible revenu national brut, surtout africains (tant francophones qu’anglophones), étaient nombreuses. Faut-il en déduire que des versions export plus aisées et moins coûteuses à entretenir trouveraient plus facilement acheteurs ? La réponse appartient aux industriels concernés.
 
Kalashnikov, tout le monde connaît. Eh bien non ! Du moins, on ne connaît cette société que pour ses armes légendaires (clin d’œil amusant, sur un T-shirt en vente dans la boutique figure un AK-47 au-dessus d’un AKS-74, accompagné d’une citation universellement connue : « I’m your father », Je suis ton père). En réalité, Kalashnikov est un groupe industriel dont les produits s’étendent désormais à des véhicules de sécurité, des robots chenillés de la série Uran (certains ont fait leurs preuves en Syrie), des motos électriques civiles et militaires, une voiture électrique, des bateaux et bien d’autres choses encore. Ce mode de regroupement industriel touche d’autres secteurs russes, notamment l’aéronautique.
 
Nous avons souri au pied de cet impressionnant robot clairement inspiré par les films Star Wars et dont Kalashnikov annonce la présentation d’un prototype lors de la prochaine édition d’Army, pas seulement la maquette grandeur nature exposée à l’entrée de son pavillon. Il a fait le buzz ! Il sera capable d’effectuer des tâches logistiques, de déminage et d’autres encore. La réalité rejoint la science-fiction, c’est dans l’air du temps. Enfin, on attend de voir.
 
Nous pourrions aisément poursuivre la liste des sujets d’étonnement mais ce qui précède suffit à donner une idée de l’ambiance qui règne dans un salon comme Army.
 
Les démonstrations de tir réel impliquant un large éventail de chars, d’engins antiaériens automoteurs, de véhicules de combat, d’obusiers automoteurs et de lance-roquettes multiples illustrent à quel point, depuis la deuxième guerre mondiale, les Russes misent sur l’objectif de matraquer les spectateurs comme les « destinataires » par un déluge de feu qui rend fou. D’ailleurs, le gros hélico Mi-26 appelé pour éteindre les incendies allumés par cette masse d’obus et de roquettes est peut-être encore en train d’effectuer des rotations entre le lac et le champ de tir…

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